Médium un jour, médium tous les jours (tome 2)

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Extrait du Médium un jour, médium tous les jours, tome 2

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Nous avions déjà passé une nuit complète à l’hôtel et dès le lendemain matin après le petit déjeuner, le guide indien et moi avons choisi d’offrir l’opportunité d’une petite marche dans la forêt himalayenne. Mis à part les singes et les rhododendrons remplis de fleurs d’un rouge écarlate qui parsemaient notre route, cet endroit ressemblait à s’y méprendre à une forêt québécoise avec ses conifères qui poussent partout, à perte de vue.

Il était prévu qu’en chemin, nous allions découvrir un lieu de prière – appellé stupas – qui est en fait une structure constituée de pierres posées l’une sur l’autre de façon pyramidale. Chaque pierre commémore la mémoire d’un défunt. Des centaines de drapeaux tibétains, sur lesquels sont inscrits des prières, volent au vent, emportant avec eux les intentions de paix et de sérénité pour chacune de ces personnes.

Avant de quitter ma chambre à l’hôtel, j’avais eu l’intuition d’apporter avec moi mon appareil dans lequel mes musiques préférées sont enregistrées. J’en ignorais la raison, mais je sais qu’il est toujours approprié d’écouter la petite voix qui nous parle à l’intérieur de chacun de nous. Cette fois-ci ne faisait pas exception!

Aussitôt arrivés à cet endroit plutôt solennel mais simple, et pour le moins sacré, j’invitai chacun des voyageurs à prendre place quelque part sur une pierre à proximité les uns des autres, histoire de méditer ensemble en ayant une pensée pour toutes les personnes de notre entourage qui avaient quitté le plan terrestre.

Certains avaient même eu l’inspiration de placer une petite pierre parmi les centaines qui étaient déjà installées depuis la nuit des temps selon notre guide. Il s’agit bien d’une pratique vieille comme le monde, encore inconnue pour la plupart de nous qui vivons en Occident. Je pris le temps de placer sur le sol ma «doudou» (un genre de châle que j’aime me confectionner pour chacun de mes voyages), afin de m’y installer plus confortablement. J’allai moi aussi placer une pierre en l’honneur de Maman, ainsi qu’une petite photo d’elle, sur un des monticules à quelques dix mètres d’où j’étais.

Revenue vers la couverture placée sur le sol pour m’y installer, je découvris un chien errant couché en partie sur ma doudou. J’avais bien remarqué l’animal pendant que nous marchions en direction de ce lieu, mais je n’y avais pas porté une attention spéciale. J’eus alors l’idée de trouver sur mon lecteur mp3 une chanson de circonstance pour l’occasion….. «C’est beau la Vie», la même chanson avec laquelle les funérailles de Maman se sont terminées, et l’une de mes préférées !

Attention, voici la suite que vous attendiez! Découvrant que le chien était toujours bien allongé sur la doudou, j’étais plutôt préoccupée par la quantité de puces que pouvait porter sur son dos ce cabot! À première vue, il semblait inoffensif, mais j’avoue que j’étais un peu méfiante. Comme tout le monde était prêt et attendait pour la suite, je me résolus à mettre l’appareil en marche faisant en sorte que chacun puisse entendre la musique de l’endroit où il était installé.

Évidemment, les larmes ne furent pas longues à arriver, car je voyais plusieurs voyageurs qui, touchés par les mots de cette chanson, essuyaient leurs yeux. Nous étions nombreux à pleurer sur cette montage aux allures sacrées! Mais voilà qu’une voix à l’intérieur de moi se fit entendre: «Jo, c’est Maman». Sans l’ombre d’un seul doute, c’était elle. Je pouvais reconnaître la manière qu’elle m’avait appelée tout au long de sa vie, et c’était de plus son même timbre de voix. «Je veux te dire que je suis bien et je suis heureuse. Merci pour tout». Et la voix se tut aussitôt.

Au même moment, le chien se leva et s’approcha de moi comme s’il avait été le complice de Maman. En un instant, je sus qu’il était en quelque sorte son porte- parole et qu’il souhaitait me le signaler par sa présence à mes côtés. Rappelons que lors du moment où j’assistais ma mère pour le grand départ, je lui avais demandé d’aller rejoindre son animal de pouvoir, son guide animal qui était pour elle un chien, chose que nous avions faite tout  de suite avant de commencer à remercier chacune des parties de son corps…

Comme  nous étions à la troisième semaine  du voyage, Maman nous avait quittés depuis quelques temps, et cette journée était officiellement le quarantième jour après son décès. Je n’avais rien calculé à l’avance, mais la Vie avait encore une fois bien fait les choses. Je prendrai le temps de revenir sur l’importance des quarante jours qui suivent la mort du corps physique et le retour de l’âme à la Maison à l’intérieur du chapitre suivant. Nous avons terminé cette petite méditation, la plupart de nous pleurant dans les bras de l’un et de l’autre. Plusieurs avaient vécu des deuils au cours de la dernière année, et la plupart s’étaient sentis touchés par la musique, par le lieu si inspirant et surtout par l’énergie du groupe si solidaire les uns avec les autres.

M’étant assurée que tous étaient revenus de leurs émotions, au moment où je retournais vers ma doudou restée sur le sol, non seulement le chien porte-parole de Maman était toujours couché au même endroit, mais il avait été rejoint par un autre ami chien. Celui-ci était toutefois assis à la gauche de la doudou. J’allais retirer la couverture pour la plier avant de poursuivre notre marche vers McCleod Ganj – une des principales villes beaucoup plus touristiques de la région de Dharamsala – le second chien vint à ma rencontre, comme pour me parler. À l’instant où nos regards se sont croisés, j’ai tout de suite pensé à mon père. Bien oui, c’était bien certain que Maman n’avait pas oublié son «pit» comme elle l’avait nommé tout au long de leur vie commune qui aura duré plus de cinquante ans. Au même instant, les deux chiens se sont levés et m’ont accompagnée à l’endroit où j’avais déposé une pierre en l’honneur de Maman, afin d’être témoins cette fois-ci de celle que je m’apprêtais à déposer juste au-dessus du monticule, cette dernière en hommage à mon père.

Heureux qu’ils étaient du message livré, les deux amis vagabonds s’en sont allés tout naturellement vers leur destinée. Je ne les ai jamais revus, et je ne les ai jamais oubliés non plus. Je me considère privilégiée d’avoir vécu un si beau moment de paix et de quiétude. J’avais fait ce qu’il fallait sur terre pour rendre plus harmonieux le passage de mes deux parents vers l’autre dimension, et c’est ce qui comptait à mes yeux et à mon cœur.

Puis, accompagné par notre guide indien, tout le groupe de voyageurs a poursuivi sa marche vers le haut- lieu du Dalai-Lama : Dharamsala.

Avant de quitter officiellement le sol indien, nous avons visité Amritsar, la ville Sikh et son magnifique temple d’or, Agra et le Taj Mahal, pour ensuite revenir vers la capitale New Delhi, et cette fois nous envoler vers Montréal. Il faisait bon d’arriver à la maison!

La suite du départ de Maman m’attendait… avec ses petites et ses grandes surprises!

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