Médium un jour, médium tous les jours (tome 2)

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Extrait du Médium un jour, médium tous les jours, tome 2

Plusieurs fois par semaine et le week-end, j’étais présente à la boutique afin de répondre aux différents besoins de la clientèle qui venait nous rencontrer. Nous étions une petite équipe pour qui c’était un plaisir de conseiller l’achat d’un livre, un cadeau ou pour tout autre besoin. Régulièrement, les personnes vivant une période difficile, tant au niveau personnel que professionnel, venaient nous voir pour jaser et trouver du réconfort. Je garde d’excellents souvenirs de cette magnifique période qui a révélé chez moi un désir d’aider mon prochain par le contact direct avec les gens.

Tôt le matin les jours de semaine, je rencontrais les clients en session individuelle, histoire de faire le point dans leur vie, et tout de suite après le dîner, nous travaillions en équipe pour voir aux mille et une choses à faire au sein de la boutique. Ce lundi matin, alors que je venais de compléter les deux rencontres prévues à l’horaire, je me sentis légèrement étourdie au moment où je descendais l’escalier qui séparait la salle d’énergie et l’entrée du commerce. C’était vraiment une drôle de sensation. Chaque fois que je m’approchais de la porte d’entrée, je me sentais fébrile et surtout étourdie. Rien de précis et de concret au premier regard n’expliquait la réaction de mon corps. J’étais surtout curieuse et très à l’écoute de ce qui pouvait bien me rendre ainsi vulnérable.

Une des collaboratrices était en poste depuis le matin, et tandis qu’elle finalisait certains détails à l’ordinateur, j’étais occupée à épousseter et à replacer quelques objets sur les étagères. Nous échangions quelques mots une fois de temps en temps, tandis qu’une musique calme et douce donnait au lieu une ambiance calme et sereine.

Alors que l’on s’apprêtait à faire une pause pour le lunch, mes nombreux aller-retours devant la porte d’entrée n’avaient pas échappé au regard de ma collaboratrice qui se demandait bien ce qui pouvait attirer tant mon attention de la sorte. Curieuse de voir un tel comportement de ma part, elle me demanda au bout de quelques instants si j’allais bien… Je fis de mon mieux pour nommer ce que je ressentais ou plutôt ce que je pressentais quand elle m’annonça avoir eu ce même genre de réaction alors qu’elle mettait la clé dans la porte au moment de son arrivée quelques heures plus tôt.

Affamées toutes les deux, nous avons plutôt choisi de mettre un terme à cette situation inexplicable et de nous asseoir pour manger une petite bouchée.

À peine une dizaine de minutes plus tard, j’entendis un vacarme qui me fit me lever si soudainement qu’instinctivement, ma collègue fit de même, emportée par un mouvement de panique instantané. En deux pas, j’étais déjà devant la porte d’entrée et je sus alors ce qui se tramait depuis le matin… Une voiture était arrêtée sur le boulevard devant la boutique, et une dame était allongée par terre, le corps inerte. Un accident venait tout juste de se produire à quelques mètres à peine d’où je me tenais.

«Appelle le 9-1-1, c’est urgent et c’est grave!» eus-je le temps de crier tout en poussant la porte pour me diriger directement en courant sur les lieux de l’accident. Toute la circulation était arrêtée et les véhicules, dans les deux sens du boulevard, contournaient la scène, en attendant l’arrivée des premiers secours. Quant à moi, j’étais déjà agenouillée sur la route, penchée sur le corps de la femme, tentant de la rassurer du mieux que je pouvais. Elle semblait gravement blessée car du sang coulait de sa tête. Je savais qu’on ne pouvait déplacer le corps avant l’arrivée des policiers ou des ambulanciers, mais je constatais que c’était grave et qu’elle n’allait probablement pas s’en sortir vivante. Je lui parlais doucement, lui rappelant que nous étions là pour elle, que les secours allaient arriver sous peu, et que tout allait bien se dérouler…

Au bout de quelques secondes, je vis son corps de lumière sortir de son enveloppe physique et venir s’installer à quelques pas de sa tête. Elle était sous le choc et elle réalisait à peine ce qui venait tout juste d’arriver. À peine quelques minutes plus tôt, alors qu’elle était en train de traverser le boulevard des Laurentides, une des artères principales de Laval, la dame que nous nommerons Cécile, revenait de faire des courses à l’épicerie du coin. Au moment où elle traversait la seconde partie du boulevard, une conductrice qui roulait sur la voie de droite l’a heurtée au passage, ne l’ayant aucunement vue car une autre voiture, qui roulait parallèlement, l’empêchait de la voir.

Sous le choc, le corps avait été projeté dans les airs, la tête heurtant violemment le sol au moment d’atterrir sur la route. La dame conductrice, visiblement dans un état de choc, avait eu le temps de me rejoindre auprès de la dame couchée sur le sol. En arrivant sur les lieux, les ambulanciers nous invitèrent toutes les deux à nous retirer sur le trottoir, afin de permettre aux policiers de rétablir la circulation qui est très souvent dense sur ce boulevard, quelle que soit l’heure du jour.

J’avais les mains remplies de sang, mes vêtements étaient tachés et j’essayais de me calmer. Je n’avais qu’une seule idée en tête, retourner à l’intérieur de la boutique pour me laver un peu et reprendre mes esprits. Cécile qui avait repris place dans son corps physique, avait été prise en charge et conduite rapidement vers l’hôpital. Nous ignorions alors ce qui allait se passer ensuite. La conductrice et moi, nous étions les deux témoins oculaires officiels de l’accident. L’autre conducteur, dont le véhicule avait obstrué la vue de la conductrice, avait continué son chemin, et nous devions répondre aux questions des enquêteurs qui venaient tout juste d’arriver.

Ma collaboratrice, qui regardait la scène depuis l’intérieur de la boutique, nous accueillit, la conductrice et moi avec douceur et compassion. D’un regard, nous savions que nous avions perçu toutes les deux ce qui venait d’arriver sans savoir ce qui se tramait dans l’espace-temps de la Vie. Nous étions toutes les deux témoins que certains évènements importants de la vie sont d’ores et déjà orchestrés, et que rien n’arrive pour rien. Dans ce cas-ci, nous avions été en quelque sorte prévenues de l’incident, afin de nous préparer à faire face aux évènements.

Après avoir répondu aux nombreuses questions des enquêteurs, ce qui prit plus d’une heure, j’étais libre de vaquer à mes occupations, tandis que la scène de l’accident s’effaçait tout doucement. La vie reprenait son cours… mais l’histoire ne s’arrête pas là, vous l’aurez bien deviné. Voici la suite.

Quelques jours après l’accident, nous apprîmes par une cliente que Cécile avait été déclarée officiellement décédée à son arrivée à l’hôpital. Je n’étais pas surprise d’une telle nouvelle car à chaque fois que je repensais à l’évènement, je savais que Cécile était sereine face aux circonstances. Mais je n’avais pas eu de nouvelles d’elle autrement. J’avais pris soin d’allumer un lampion en sa mémoire et pour l’aider à faire la paix avec cet évènement important dans sa vie, mais en aucun moment elle est venue à ma rencontre… jusqu’au jour où…

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