Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

«Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux… qu’est-ce qu’on attend pour faire la fête!…»

Plusieurs d’entre nous la connaissent bien cette chansonnette française! Chansonnette, elle n’a que le nom. Avec son refrain amusant, elle nous fait sourire par son ton léger. Mais si on s’arrête véritablement au message, celui-ci a une toute autre portée. Vous en conviendrez.

Composée en 1938 (tout juste avant la seconde guerre mondiale) par Paul Misraki et André Hornez pour le film «Feux de joie», elle a passé au travers du temps sans vieillir. Plus de 82 ans plus tard, elle est toujours autant d’actualité. Ces quelques paroles suffisent pour nous ramener des souvenirs, n’est-ce pas?

Il n’y a pas si longtemps, on s’en est servi pour une publicité dédiée aux aînés – avec des images lumineuses et des gens heureux de vivre et souriant à la vie. Vous vous souviendrez peut-être plus d’une petite pilule bleue (pour ne pas la nommer) qui a été mise en valeur au cours d’une publicité il y a quelques années avec cette chanson… Impossible de l’oublier! Ah! Maintenant vous vous en souvenez, n’est-ce pas?

Laissez-moi quelques secondes pour vous rappeler des paroles, si vous le voulez bien!

«Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux… qu’est-ce qu’on attend pour faire la fête!
Y’a des violettes
Tant qu’on en veut
Y’a des raisins, des rouges, des blancs, des bleus,
Les papillons s’en vont par deux
Et le mille-pattes met ses chaussettes,
Les alouettes
Se font des aveux,
Qu’est-ce qu’on attend
Qu’est-ce qu’on attend
Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux?

Quand le bonheur passe près de vous,
Il faut savoir en profiter
Quand pour soi, on a tous les atouts,
On n’a pas le droit d’hésiter

Cueillons toutes les roses du chemin,
Pourquoi tout remettre à demain
Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux?

Lalalala…»

Je vous le dis tout de suite… vous aurez le refrain dans la tête quelques minutes – que dis-je des heures (!) (sourire). Tel un ver d’oreille… qui vient et revient avec son message en sourdine, l’air de rien, et qui vous martèle la tête de son message. Vous connaissez bien? Mais cette fois, le message est heureux, vous ne trouvez pas?

En ce moment, nous entendons et ré-entendons (tel un marteau piqueur) les mêmes messages… le nombre de morts ici et ailleurs, la peur de la maladie, la présence et la transmission d’un «ennemi» invisible et méconnu, les mécontentements de toutes parts, l’incertitude de l’économie, …,ce sont eux aussi des vers d’oreille qui hantent le sommeil de plusieurs, créent de l’angoisse et un vide chez d’autres, tant chez les enfants que chez les adultes et les aînés. Personne n’est à l’abri de doutes ni d’incertitudes.

Chacun de nous a un deuil ou une acceptation à faire. Combien d’évènements importants ont dû être annulés et/ou reportés jusqu’à maintenant: fête ou anniversaire d’un proche, baptême ou mariage, voyage de rêve prévu depuis des années, spectacle présenté par son idole, bal pour les finissants, week-end d’amoureux, lancement d’un livre (sourire)… ou simplement un souper entre amis ou avec les membres de la famille. TOUT est annulé!

«Comme si on n’avait plus le droit d’avoir du plaisir et de s’amuser…» diront certains. C’est en partie vrai, mais voyons les choses autrement si vous le voulez bien!

Après cinq semaines de confinement (au moment d’écrire ces lignes), nous sommes bien obligés de nous dire (et redire) que l’on a pas le contrôle des situations actuelles. On ne sait pas quand la vie «normale» reviendra. Et c’est quoi la normalité des choses? C’est quand on réalise qu’avant la venue de covid-quelque-chose, on ne se posait pas de question quand nous allions faire le marché à l’épicerie du coin ou dans un magasin de grande surface, par exemple. Ou acheter une paire de chaussure pour le petit dernier. Ou aller souper au resto avec un ami ou son amoureuse un soir de semaine. Ou aller tout simplement marcher au centre-ville, s’arrêter dans un bar pour quelques heures, ou aller au cinéma passer quelques heures de divertissement… Aller chez le coiffeur ou l’esthéticienne… On ne se posait pas de question, on y allait, tout simplement.

Actuellement, on ne sait pas si on aura à attendre 45 minutes avant d’entrer à l’épicerie… ou s’il restera encore de la farine ou des rouleaux de papier de toilette encore sur les tablettes (c’est une blague – hihihi !)… ou si nos enfants et petits-enfants pourront bientôt aller jouer dans les parcs ou se baigner cet été dans les piscines publiques… ou même retourner à l’école ou à la garderie bientôt … Quoi dire? Quoi répondre?…

Ouf! On pourrait continuer ainsi pendant bien longtemps, vous le savez bien! Alors quoi faire et comment faire?

VIVONS LE MOMENT PRÉSENT… si nous le voulons bien! Et même si nous le voulons pas du tout… faisons un effort! Nous sommes tous dans le même bateau… et ce dernier prend du temps pour se tourner et prendre une autre direction. «On ne tourne pas un paquebot sur un dix sous!»… c’est bien connu (sourire).

Alors prenons notre «bien en patience»… ça change le ton de l’expression plus connue «prendre son mal en patience». Je préfère être plus positive, et être attentive aux paroles et aux mots que j’utilise.

Prenons le temps en ce moment de nous poser LA question: «Qu’est qui me rend heureux?». «Qu’est-ce que j’attends pour être heureuse?». La réponse à cette question N’EST SURTOUT PAS: quand la corona-quelque-chose sera derrière nous et chose du passé. Cela peut prendre un certain temps, et on ignore quand.

Alors la VRAIE QUESTION en fait est: «QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX, MAINTENANT?».

Je vous laisse le temps d’y répondre, car nous avons tous nos raisons et nos excuses pour repousser notre projet-bonheur à plus tard…

Pour ma part, j’ai choisi de me permettre d’avoir des moments de doutes et de tristesse, et aussi de grandes joies et de belles réalisations. Des instants de grandes larmes et de rires à faire craquer les joues(!). Des pensées d’incertitude et de grands espoirs. Des secondes de réactions intenses et des heures de plaisir et de joie. Et oui, il y a des hauts et des bas, du soleil et des nuages… c’est ça la Vie!

Cette chanson «Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux?» me ramène à un souvenir à la fois triste-et-heureux. Ceux et celles qui ont lu mon tout dernier-né «Médium un jour, médium tous les jours – manuel pratique du semeur d’amour» tome 2 sauront que le dernier chapitre du livre se termine par ce même titre. Un hasard? Bien sûr que non! Je tenais à terminer la lecture d’un livre qui traite de la Vie après la vie, de l’impact des protocoles de fin de vie et de l’aide à mourir sur l’après-vie du défunt, de l’importance des rituels funéraires et la façon de disposer du corps et des cendres d’un proche (tous des sujets importants et parfois difficiles à aborder) sur une note positive et heureuse.

Car elle est là la réponse: CHOISIR D’ÊTRE HEUREUX MAINTENANT… nous aidera à ÊTRE HEUREUX dans quelques minutes, quelques heures, tantôt… Encore plus qu’hier, et moins que demain. Et même une fois que nous aurons traversé le voile de la Vie…

Je terminerai avec une citation du poète, chroniqueur et romancier québécois David Goudreault (son plus récent roman «Ta mort à moi » est présentement finaliste au Prix littéraire France-Québec 2020). «Habitons nos regards, laissons notre âme, notre personnalité s’y glisser. Nous pourrons moins nous toucher dans les mois à venir et les années à venir, mais nous pourrons peut-être nous rencontrer davantage».

Nous rencontrer davantage et nous rappeler que nous sommes les seuls créateurs de notre bonheur!

Souriez… c’est le Printemps!

Johanne

©2024 Johanne Lazure | création du site : ChampionWeb.ca

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?

X