Médium un jour, médium tous les jours (tome 2)

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Extrait du Médium un jour, médium tous les jours, tome 2

Ayant étudié l’astrologie pendant près de quinze ans, elle connaissait bien les cycles des planètes et leurs influences dans notre vie, et elle redoutait tant la fin du cycle de Saturne dans son signe. C’est comme si elle savait que sa vie pouvait se terminer autour de cette période. Elle m’avait d’ailleurs souvent souligné qu’elle n’aimait pas que je visite à nouveau l’Inde avec un groupe de voyageurs pendant cette même année. Elle sentait au fond d’elle-même que quelque chose allait se passer.

J’accompagne des groupes en Inde depuis 2002, et après avoir fait le tour de ce magnifique pays six fois à ce jour, c’est toujours avec la même passion que je fais découvrir aux voyageurs les merveilles de ce pays si mystérieux et si magnifique. Je m’apprêtais à nouveau à visiter l’Inde en mars de cette même année pour un mois, et il m’était impossible de reporter ou d’annuler ce périple déjà planifié depuis plus d’un an.

Maman et moi, nous avions toutes les deux discuté de la possibilité qu’elle puisse être installée dans un endroit pour y vivre une convalescence prolongée dans un centre de réhabilitation. Trop longtemps couchée dans son lit d’hôpital, elle avait perdu une grande partie de sa masse musculaire.

J’avais donc pris des dispositions pour trouver de l’aide et du soutien pendant cette période, afin que Maman soit prise en charge et qu’elle ne manque de rien, mais la Vie, elle, en avait décidé tout autrement.

C’est le jeudi 19 février 2015 en matinée que le médecin traitant de Maman m’appela pour m’indiquer qu’on allait commencer à lui administrer des soins de confort, histoire d’alléger ses souffrances. Je fus à la fois rassurée que l’on tente de réduire les crises d’arthrose qui devenaient très intenses et difficiles à vivre pour elle, et à la fois surprise d’une telle démarche à mon avis si rapide. Elle qui avait toute sa tête et qui avait des échanges cohérents jusqu’à ce jour, commençait à avoir une voix qui devenait plus lente, comme si les mots glissaient dans sa voix. Je reconnaissais ces signes de la parole, mon père ayant fait plus d’une vingtaine d’AVC durant sa vie.

Mais Maman était médicamentée pour pouvoir clarifier le sang, c’était donc plutôt curieux comme situation.

Je fis part au médecin que je partais en voyage pour une durée d’un mois, dans moins de 21 jours, et qu’il serait peut-être sage d’attendre mon retour pour démarrer un tel processus, jugeant l’état de santé de Maman relativement stable. Le jeune médecin, toujours désireux de m’expliquer ce qu’on s’apprêtait à faire dans les prochaines heures, m’annonça alors que le protocole allait durer au plus cinq jours. J’allais avoir suffisamment le temps pour être présente au chevet de Maman, histoire de l’accompagner avant de partir en voyage.

J’étais abasourdie d’entendre  de telles paroles! J’étais littéralement sous le choc. On m’annonçait, là tout de go, que ma mère allait mourir d’ici cinq jours ! Attendez, j’ai de la difficulté avec ces procédures… on décide ainsi que c’est fini, qu’elle ne souffrira plus, et qu’elle sera «enfin» heureuse. Je peux vous dire que ce n’est pas tout à fait ainsi que les choses se font dans les autres dimensions, ou avec les principes de la Vie.

Bien entendu que je comprends qu’il soit inutile de voir les gens souffrir sans pouvoir faire ce qu’il faut pour les soulager, mais que l’on décide à la place d’une personne que c’est mieux ainsi, il y a une différence! En aucun moment, j’ai entendu ma mère annoncer qu’elle désirait mourir pour ne plus souffrir, quoi qu’elle était à certains moments triste et déprimée (ce qui à mon avis est justifié lorsque l’on a mal), mais jamais elle a voulu quitter ainsi.

Les mots se défilaient dans ma tête à vive allure, si bien que je ne me rappelle plus comment la conversation s’est terminée. J’encaissais le coup tout simplement. Une fois les esprits revenus, je me devais d’aller au chevet de ma mère. Elle était calme, sereine et elle parlait de tout et de rien. Les mots toutefois glissaient au travers de sa voix – de toute évidence, elle était sous les effets d’une médication. J’étais incapable de lui dire qu’elle allait nous quitter sous peu, juste impuissante devant une telle situation… Je pris congé après quelques heures passées en sa compagnie, lui promettant de revenir le lendemain matin, soit le vendredi après le petit déjeuner.

Arrivée vers 09h30, c’est le médecin traitant avec qui j’avais parlé la veille qui m’accueillit dans le corridor, juste devant la porte de la chambre de Maman. Il m’annonça donc qu’elle réagissait déjà bien au traitement et il désirait savoir si c’était moi ou lui qui allait annoncer à Maman la suite des évènements. Les larmes aux yeux, à nouveau, je lui fis part que me sentais incapable de lui annoncer une telle nouvelle.

C’est lui qui entra le premier dans la chambre de Maman et après quelques paroles banales pour de telles circonstances, comme «Bonjour madame Cardinal, comment allez-vous ce matin?», il lui expliqua qu’elle ne reviendrait jamais à la maison, et qu’on allait bien prendre soin d’elle. Bien sûr le médecin dans son approche professionnelle a su bien faire les choses de façon détachée, mais il n’en demeure pas moins que c’est tout de même une intervention radicale, du moins à mon avis.

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